Pas une semaine ne passe sans que je reçoive des messages de cavaliers passionnés rêvant de travailler « dans les chevaux ». Et je me retrouve toujours face au même dilemme : que dois-je répondre ?

Qu’après une formation difficile et onéreuse, il vont exercer un métier ingrat dans un milieu difficile ? Qu’ils vont souffrir, pleurer et se blesser trop souvent ? Qu’ils vont enchaîner les soucis financiers, les coups de gueule et les moments de déprime ? Mais qui suis-je pour écrire ça, moi qui ai parcouru ce même chemin et qui, malgré tous les obstacles, ai pu réaliser mes rêves les uns après les autres ?

Peut-être devrais-je leur dire que c’est un projet professionnel merveilleux, qu’ils vont passer leur vie en plein air et faire des rencontres inoubliables. Que les chevaux sont une source infinie de bonheur et qu’il n’existe rien de plus beau que de consacrer sa vie à ce qui nous fait sourire dès le réveil. Mais là encore, mes paroles seront incomplètes et teintées de l’amertume de nombreuses années passées à me battre contre des moulins à vent…

Voilà peut-être ce que je devrais répondre : l’important est de ne rien regretter. Si vous sentez que votre place est là, que vous avez un rôle à jouer et que vous pouvez apporter quelque chose de positif à ce monde et à vous-même, foncez. Vous devrez lutter, vous remettre en question et payer votre évolution, dans tous les sens du terme. Vous vous égarerez parfois, vous vous tromperez sûrement. Mais si, dans quelques années, vous continuez à sourire en vous blottissant tout contre une encolure, c’est que, peut-être, vous n’aurez pas perdu votre temps…

Marie Sutter

Fondatrice et CEO d’AnimHo

Texte publié pour la première fois en 2016