Il est tellement dommage que les débats les plus enflammés soient alimentés par des cavaliers ne maîtrisant pas tous les aspects de la question soulevée… Les esprits s’échauffent, les arguments se heurtent et personne ne change d’avis…
Prenons l’exemple de la monte sans mors, sujet houleux s’il en est. Les uns évoquent le manque de précision, la dangerosité ou la tradition. Les autres reprochent au mors sa violence et son inutilité. Le bonheur de la monte en liberté semble s’opposer à la rigueur du dressage classique. La légèreté de l’art équestre est présentée comme incompatible avec le travail en cordelette. Chacun y va de son anecdote, de son histoire, de son ressenti.
Mais le problème n’est-il pas que personne ne sait vraiment de quoi l’autre parle ? Rares sont les partisans de la monte en cordelette qui peuvent enchaîner appuyers au galop, changements de pied ou piaffer proprement, selon les « règles » de l’équitation classique. Et rares sont les cavaliers de dressage qui ont réellement tenté la monte sans mors, avec ce qu’elle implique de remise en question et de précision. Et si les uns et les autres s’y essaient discrètement, c’est leurs chevaux qui s’y perdent… ce qui encourage leurs cavaliers à critiquer ce qu’ils n’ont pu ressentir.
Avant de tirer des conclusions hâtives, essayez de contourner ce qui vous semble inacceptable : la vérité des autres n’est pas forcément une erreur à corriger… Et si tester d’autres disciplines, d’autres montures ou d’autres cultures équestres ne vous intéresse pas (ce qui est tout à fait acceptable !), abstenez-vous peut-être de les critiquer : vos mots peuvent faire plus de mal que le soulagement qu’ils vous procurent…