J’en ai ma claque des gens qui « aiment les animaux ».

Marre des gens scandalisés par les cirques ou les zoos, mais qui « possèdent » des rongeurs en cage ou des oiseaux en volière, prisons « aux normes européennes » agrémentées de « jeux pour augmenter l’activité physique ».

Marre des gens qui paient un droit d’entrée pour observer des animaux sauvages dans une réserve africaine, avant de se précipiter à la boutique de souvenirs se procurer un lance-pierre pour faire fuir les singes Vervets qui ont le malheur de s’approcher un peu trop près des camping-cars.

Marre des gens qui prêchent la bonne parole d’un tourisme responsable et écologique, puis balancent des pop-corns ou des restes de pique-nique à des ratons-laveurs avant de comparer les photos prises avec leur dernier iPhone de l’animal obèse et suppliant.

Marre des gens qui se font griller des tranches de lard dégoulinantes de gras en se foutant éperdument de l’être qui a perdu sa vie pour leur plaisir personnel, tout en déplorant les derniers cas de braconnage ou de maltraitance animale, une bière à la main et un autocollant « Save our Rhinos » sur leur carrosserie.

Marre des gens qui partagent sur Facebook des articles militants contre l’enfermement des cétacés ou la sauvegarde des abeilles tout en cautionnant les chevaux en box 23h/24, l’élevage « bio » ou les derniers « protège-griffes » à la mode pour leur chat à moitié dépressif.

 

Ah oui, je sais bien, on a tous des excuses, des cas particuliers, un « moi, c’est pas pareil ». Et puis finalement, où est le problème ? Un bébé Vervet qui tombe d’une branche en fuyant les pierres et les cris d’un connard qui protège ses saucisses, ce n’est qu’une famille brisée. Un raton-laveur qui ne sait plus se nourrir seul et s’empiffre de gras et de sucre, ce n’est qu’un individu malade qui sera bientôt déclaré nuisible et que l’on pourra chasser en toute impunité. Un porc maintenu en captivité dans des conditions atroces avant d’être abattu, ce n’est qu’une vie de moins, une succession de souffrances qui se termine. Un cheval enfermé et nourri au mash, ce n’est qu’un animal privé de ses besoins vitaux pour des raisons anthropocentrées dont il se fout éperdument.

Comme tous ces gens, j’ai fait (et je continue à faire) des erreurs. Beaucoup d’erreurs. Mais aujourd’hui, parce que ce spécisme et cette réalité me font gerber, je refuse de cautionner ces actes et je me contre-fous de ce qu’on peut en penser. Je continuerai à offrir aux animaux qui m’entourent la même considération qu’aux humains, et à estimer que chaque vie a droit au même respect de son individualité et de ses envies. Et si tout ça m’énerve tant, c’est parce que je veux croire qu’il y a encore de l’espoir et que j’espère que ce genre de message en amènera certains à réfléchir à leur rôle et à leurs actes sur cette Terre…

Marie Sutter

Fondatrice et CEO d’AnimHo