Introduction
Conclusion

Chapitre 2 – Prendre conscience de tout ce que l’on maîtrise

1. Vous en savez bien plus que vous ne le pensez !

Souvent, on reste et on se maintient dans sa zone de confort pour une raison très simple : on est persuadé de ne pas avoir « ce qu’il faut » pour en sortir. Et si cette pensée devient trop fréquente, trop automatique, elle s’apparente à une véritable forme d’auto-sabotage !

Les origines de ce type de situations sont multiples et diverses : une peur ancienne de l’échec, du jugement, de la chute (au propre comme au figuré !), des croyances limitantes ou des conflits internes empêchant de sortir de sa zone de confort, de s’assumer, de s’aimer… Ces considérations psychologiques peuvent sembler bien éloignées de la relation Homme-Cheval et du développement d’une amitié interspécifique, et pourtant… Un humain trop enlisé dans ses craintes, n’osant pas regarder ses qualités, ses capacités et ses envies en face, sera un partenaire bien peu rassurant pour son cheval, comme nous l’avons vu lors du Module 2.

Il est primordial de prendre conscience de tout ce que vous savez, qu’il s’agisse de connaissances pratiques ou théoriques, puis d’organiser toutes ces aptitudes pour pouvoir bâtir vos séances et votre progression. Débutant.e ou expérimenté.e, vous en savez tellement plus que ce que vous pensez ! Et l’enchainement d’exercices en carrière n’est que la partie émergée de l’iceberg de vos connaissances…

  • Aborder le cheval, vous présenter à lui, au pré et/ou au box.
  • Faire un pansage, des soins, évoluer autour d’un cheval.
  • Marcher avec lui, évoluer dans l’écurie et/ou au pré à ses côtés.
  • Évoluer au sol, en liberté et/ou monté : demander des exercices simples ou complexes, en fonction de votre niveau et du sien.
  • Prendre en compte les besoins fondamentaux de votre cheval, comprendre son rythme naturel, son budget-temps.
  • Écouter ses messages, observer sa posture pour en déduire son humeur, reconnaître des signaux de stress ou de gêne.

Peut-être que vous maîtrisez certains points mieux que d’autres. Peut-être que certaines de ces connaissances sont encore floues et que vous allez avoir besoin de temps pour les mettre en application. Mais toutes résonnent en vous et aucun de ces sujets ne vous est inconnu, ne serait-ce que parce que vous avez parcouru les cinq Modules précédents. Pouvez-vous en dire autant de vos connaissances sur les éléphants d’Afrique ou sur les bancs de méduses dans les eaux tropicales ? Probablement pas. Vous savez beaucoup de choses. Vous possédez une véritable « boîte à outils » utilisable en tout temps, prête à vous servir pour résoudre des blocages, apporter des solutions… et diversifier vos automatismes ! Il convient non seulement de prendre conscience de toutes ces connaissances « inconscientes » que vous avez, mais également de les accepter et de les apprécier pour pouvoir les réutiliser, les associer et les faire évoluer lors de chacune de vos interactions avec votre cheval.

 

2. Exemples concrets

Il est parfois difficile de réaliser l’ampleur de notre « boîte à outils ». Par pudeur ou par manque de recul, nous pouvons avoir du mal à lister efficacement nos compétences et nos connaissances. Voici quelques exemples concrets, basés sur les exercices proposés dans les différents chapitres pratiques de cette formation !

  • Vous savez aller chercher votre cheval au pré = vous savez vous présenter sans déranger le rythme d’un groupe de chevaux, vous présenter à votre partenaire, lui proposer et lui enfiler un licol, marcher à ses côtés, franchir la porte du pré sans encombres (soit : ouvrir la porte, faire passer un cheval de plusieurs centaines de kilos, lui demander de s’arrêter dans le calme et refermer le pré sans s’électrocuter !)
  • Vous savez mener votre cheval à l’épaule = vous savez gérer votre posture, votre respiration, synchroniser vos foulées aux siennes (et inversement), demander et obtenir un arrêt, ne pas vous faire bousculer, changer de trajectoire, d’allure, de cadence.
  • Vous savez envoyer votre cheval sur le cercle = vous maîtrisez le reculer et l’immobilité de face et à distance (et savez donc utiliser votre gestuelle et votre énergie correctement), vous pouvez mobiliser les antérieurs de votre cheval à distance et lui demander de les croiser sans les toucher, lui indiquer une vitesse et une trajectoire, l’arrêter sans contact.
  • Vous savez partir en extérieur avec votre cheval en longe = vous savez marcher à ses côtés, le rassurer, doser votre énergie, capter ses indicateurs de mal-être, occuper son esprit quand l’environnement est anxiogène et que le domaine vital s’éloigne.
  • Vous savez demander un déplacement latéral au-dessus d’une barre en liberté = vous savez doser vos aides avec précision et en liberté, maîtriser les antérieurs et les postérieurs en parallèle de manière fluide, orienter votre énergie pour éviter tout mouvement en avant ou en arrière, gérer le franchissement d’une embûche.

Vous le voyez, chaque exercice que vous connaissez, aussi simple soit-il, implique une multitude de gestes, de demandes et de connaissances que vous maîtrisez. Prendre conscience de cette réalité est la première étape indispensable avant de se lancer des défis efficaces et motivants !

 

EXERCICE – MODULE 6 – CHAPITRE 2

Choisissez deux exercices ou manipulations que vous connaissez « par cœur », que vous demandez ou pratiquez à chacune de vos visites aux écuries. Pour chacun de ces exercices, listez de la manière la plus exhaustive possible tous les éléments nécessaires à leur exécution, tous les « petits riens » que vous maîtrisez et qui vous permettent de les réaliser.