Chapitre 2 – Les Grands Principes
Maintenant que vous en savez un peu plus sur le fonctionnement de votre cheval, sur son attitude et ses préférences, sur votre personnalité et vos qualités, il est temps de vous transmettre les grands principes qui devraient guider chaque interaction !
Quels que soient votre discipline équestre, la méthode que vous utilisez et vos objectifs techniques. Que vous soyez débutant.e ou que vous montiez à cheval depuis plusieurs décennies. Que vous soyez cavalier.e ou que vous préfériez rester au sol. Que vous connaissiez votre cheval depuis des années ou qu’il s’agisse de votre première rencontre. Que vous vous apprêtiez à échauffer votre monture pour une intensive séance de dressage ou pour un long pansage. Que vous soyez dans votre pré ou sur une place de concours. Ces dix grands principes s’appliquent à tous les instants que vous partagez !
Les 10 grands principes des interactions Homme-Cheval
- Attendre que le cheval soit disponible physiquement et mentalement. Avant chaque début de communication, en démarrant chaque séance, avant chaque exercice : je m’assure que mon cheval puisse m’entendre et me comprendre. S’il a mal, qu’il a peur, qu’il est focalisé sur un élément extérieur : il ne peut pas répondre dans des conditions optimales.
- Respecter le cheval, ses besoins et l’expression de ses comportements : je sais et j’accepte qu’il s’agit d’une espèce différente de la mienne, que le priver de s’alimenter ou de se déplacer suffisamment va influencer ses réponses à mes demandes, que l’empêcher d’avoir des contacts va avoir des conséquences sur notre travail, que l’héberger dans des conditions qui ne lui conviennent pas va abîmer notre relation.
- Se mettre en situation de réussite pour rendre ma présence confortable : je connais les besoins de mon cheval et sa personnalité et je sais que de nombreux facteurs peuvent le mettre en situation d’échec. Pour créer un climat agréable, je m’assure que l’environnement immédiat, le lieu où a lieu la séance, mes émotions, la difficulté de l’exercice sont en adéquation avec le niveau de mon cheval. Je n’augmente la difficulté que lorsque je sais que tous les paramètres me permettent de guider mon cheval dans la bonne direction et d’assumer ses réponses.
- Simplifier pour pouvoir visualiser et prioriser mes objectifs : je sais que la clarté est nécessaire pour obtenir une communication efficace. Je m’assure de savoir ce que je veux avant de le demander et de ne pas donner d’indication contraire avec mon énergie ou ma gestuelle.
- Être congruent et aligner mes pensées, mes paroles et mes actes : je prends conscience de mes signaux de communication « cachés », j’accepte que mon énergie et mes intentions donnent des indications à mon cheval. Je l’aide à comprendre ce qui le concerne et ce qui ne le concerne pas pour lui permettre de faire le tri dans mes demandes.
- Décomposer le puzzle, dissocier précisément les exercices et les aides : je prends conscience de ce que je demande, et je m’assure d’être clair et logique dans ce que j’obtiens. Si je demande à mon cheval de mobiliser ses postérieurs, c’est aux postérieurs de je parle : les antérieurs ne sont pas censés bouger. Si mon cheval a du mal à répondre à ma demande, j’accepte de repartir en arrière et de vérifier les pièces précédentes du puzzle avant d’essayer de les associer à nouveau.
- Établir des codes exclusifs et logiques et respectueux : pour alléger notre communication, affiner mes aides et rendre les séances confortables et motivantes, je m’assure que chaque code utilisé est associé à une seule demande précise. Je comprends et utilise ma respiration, ma posture et mon énergie pour communiquer avant d’utiliser des aides plus invasives.
- Tenir ses promesses pour éviter que le cheval ne soit confus et ne décide de mettre fin à notre échange : que ma promesse soit positive ou non, je m’assure d’aller au bout de mes engagements. Si j’apprends à mon cheval qu’il obtient une friandise à chaque bonne réponse, je la lui donne. Si je visualise un dernier départ au galop avant de m’arrêter, je n’enchaîne pas sur un autre départ ensuite ! Si je demande une transition au trot moyen, je n’accepte pas un trot de travail.
- Faire aimer l’école pour donner envie à mon cheval de collaborer, de participer et de proposer : je connais nos points forts et nos points faibles, j’alterne les exercices et les difficultés pour rendre les interactions stimulantes. J’offre des pauses très régulièrement, j’accepte que les erreurs font partie intégrante de l’apprentissage et je m’engage à indiquer à mon cheval quand ce qu’il fait est juste (et à ne pas marquer que le négatif).
- Penser à la progression future pour ne pas saboter notre progression : je garde en tête mes objectifs de complicité et de légèreté et je ne me contente jamais de quelque chose qui sera ensuite délétère. Dès la mise en place de chaque nouvel apprentissage, je pense à son évolution technique et à la manière de plus fine de le mettre en place.
EXERCICE – MODULE 4 – CHAPITRE 2
Lisez plusieurs fois ces dix principes, imprimez ou enregistrez le fichier PDF joint et essayez d’appliquer un maximum de ces conseils lors de vos prochaines interactions. Au début, il est possible que vous n’en cochiez que 3 ou 4. Mais peu à peu, si vous les relisez et les visualisez régulièrement, ils deviendront presque automatiques et feront partie de votre communication quotidienne avec votre cheval.
Ces principes sont applicables à toutes vos interactions et visent à améliorer vos aides, mais également votre posture et votre engagement dans la relation avec votre cheval.